L'an du Seigneur mil six cent quarante huit, le treize décembre, le Monastère Sainte Trinité de Bayeux voit le jour grâce à la libéralité de Messire Robert Le Vallois d'Escoville et de son épouse, qui assurent la charge matérielle, et à Madame de Budos, Abbesse de l'Abbaye royale Sainte Trinité de Caen, fondée en 1066 par la Reine Mathilde et son époux Guillaume le Conquérant.

    
Deux moniales reçoivent la mission d'aller inaugurer la vie monastique à Bayeux, Madeleine et Marguerite d'Escoville.


Cette fondation se fait dans un faubourg de la ville - dit de la poterie non loin du château.
    

La communauté se développe rapidement. Obéissant à la règle de saint benoît qui souhaite un juste équilibre entre prière et travail, deux activités se dégagent . L'enseignement des jeunes et l'accueil de personnes âgées.
En 1701, les Moniales s'affilient à l'Institut des Bénédictines du Saint Sacrement fondé, à Paris par Catherine de Bar en 1653.

La révolution disperse les moniales. Les bâtiments sont confisqués. Elles vivent alors par petits groupes dans des maisons particulières. Quelques unes sont emprisonnées.

La révolution terminée, elles ne peuvent réintégrer leur monastère qui sera acheté plus tard par la fabrique de porcelaine, tandis que l'herbage deviendra le cimetière municipal.

Elles reprennent la vie commune dans une pauvre partie d'un ancien couvent de Cordeliers établis à Bayeux du vivant de Saint François.





De 1806 à 1856, années difficiles, mais courageuses, marquées pas l'espérance. Malgré ses efforts, la communauté ne parvient pas à émerger du dénuement matériel ni de la pénurie des vocations.

Elle demande une Prieure au Monastère Saint Nicolas de Port, en Lorraine,

qui lui envoie Mère Saint Stanislas Kostka.

     
Sous son impulsion, la communauté revit. De nombreuses jeunes se présentent.

En 1860, débute la construction de l'église, puis le Monastère actuel. Pour faire place aux nouveaux bâtiments, une partie du couvent de Cordeliers est alors démolie. Ce qu'il en reste date du XVII siècle.

Ces travaux permettent l'extension du pensionnat qui sera fermé en 1904. Les bâtiments abritent alors successivement des personnes âgées, de jeunes anglaises en vacances. Pendant la guerre de 1914 on y accueille des blessés. Et de 1941 à 1946, le Grand Séminaire de Bayeux.

De 1948 à 1978, il est occupé par l'ADAPT (Adaptation au travail des jeunes handicapées physiques).

Aujourd'hui, cette grande maison bien située permet d'exercer l'hospitalité selon l'esprit de Saint Benoît. Ce lieu de ressourcement est offert aux jeunes et moins jeunes, seuls ou en groupes. Tous peuvent partager la prière et rencontrer une moniale s'ils en éprouvent le besoin pour approfondir leur vie spirituelle. De plus, l'atelier de reliure, ainsi que le magasin " La Joie Saint Benoît" contribuent à subvenir aux besoins de la Communauté et au partage avec les plus démunis à travers le monde.



C'est ainsi que, 360 ans plus tard, la Communauté vit encore. Harmonisant prière et travail en un juste équilibre